Après avoir rejoint Passerelles numériques il y a environ deux ans à Paris, Fabrice Filachet, Directeur du projet éducatif et social, a quitté la France pour venir s’installer à Phnom Penh, dans le cadre de la création d’un bureau recentré en Asie et d’une coordination allégée en France dès 2016.

Bonjour Fabrice et bonne année ! Il semblerait que 2016 soit l’année du changement. En effet, depuis quelques semaines, tu es installé au Cambodge. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton post et les raisons de ce déménagement?
Je suis responsable du projet éducatif et social. C’est une fonction support des équipes éducatives et des équipes de formation. Mon objectif, c’est de coordonner et de définir les différents projets éducatifs et pédagogiques, en lien avec les équipes de terrain, aux Philippines, au Vietnam et au Cambodge.

Lorsque j’étais basé en France, je passais un tiers de mon temps en mission et deux tiers à Paris. La création du bureau en Asie est une formidable opportunité de nous rapprocher des équipes sur le terrain et d’optimiser la collaboration entre les différentes équipes (support et opération).

Quels sont les avantages de cette proximité nouvelle avec le terrain ? Comment cela va-t-il impacter ton travail ?
Une collaboration moins asynchrone, une meilleure réactivité. Les opportunités d’échanges et de rencontres seront plus nombreuses, plus variées et me permettront d’approfondir mes relations avec les différentes équipes et ainsi créer davantage d’automatismes de fonctionnement. De plus, la vie en immersion dans l’un de nos pays d’opération offre une source d’inspiration pour nos futurs projets. Etant basé au Cambodge, il faudra toutefois veiller au bon équilibre de temps passé entre les 3 centres.

Quels sont les principaux chantiers à venir pour les équipes éducation de Passerelles numériques ?

Passerelles numériques entre dans une phase d’innovation et d’évolution de son modèle. Ce mouvement initié l’an dernier avec le lancement de la classe pilote aux Philippines va se poursuivre au Vietnam et au Cambodge.

Aussi avec les trois responsables éducation (retrouvez leur interview croisée ici), nous allons redéployer notre vision éducative afin de renforcer les liens avec les équipes enseignantes et ainsi offrir à nos étudiants une expérience d’apprentissage et de vie en communauté en lien avec nos valeurs et nos piliers. Concrètement, cela passera par une phase de (re)définition de nos education plans et le développement de nouvelles idées comme dernièrement la création du bureau des étudiants au Cambodge (découvrez notre article sur ce sujet ici).

Quelles sont, selon toi, les actions nécessaires des pays du sud-est asiatique pour favoriser ou améliorer l’éducation des plus défavorisés ?
De nombreuses initiatives existent et fonctionnent. Il faudrait maintenant collaborer plus étroitement avec les institutions locales de manières à ce que ces dernières puissent s’approprier ces solutions et les développer à l’échelle nationale. Au-delà des moyens financiers, le développement de compétences reste à mes yeux un des leviers les plus importants.

Fabrice Filachet aux côtés d'étudiants, travaillant avec des Lego Mindstorm

Fabrice Filachet aux côtés d’étudiants de PN Philppines apprenant à programmer grâce à des Lego Mindstorm

Tu vas bientôt fêter tes 2 ans chez PN. Comment s’est fait ta rencontre avec l’ONG ?
Un peu par hasard et grâce à une conjoncture favorable en terme d’événements. Un besoin chez PN, une envie chez moi, et voilà. J’avais envie de continuer à travailler dans le secteur de l’éducation et de la formation, dans un nouveau contexte, dans une belle aventure humaine et PN offrait tout cela.

Et quelles-sont tes origines professionnelles ?
Je viens du monde de l’enseignement. J’ai fait de nombreuses de choses en un peu plus de 10 ans. J’ai commencé par enseigner en 2001, puis j’ai été responsable de niveau, puis directeur adjoint dans un groupe scolaire en charge d’un lycée professionnel. J’ai été amené à explorer différents aspects de l’enseignement : examens, formation de professeurs, accompagnement éducatif… j’ai également participé à l’écriture des manuels scolaires.

Tu n’emménages pas ici seul puisque ta femme, ton fils de 7 ans viennent de te rejoindre ! Comment vivent-ils ce changement et leurs premiers jours au Cambodge ?
Un mélange de stress et d’excitation mais ce qui l’emporte c’est une véritable envie de découvrir ce beau pays et cette culture, non plus à travers mes récits de missions, mais par eux-mêmes. Aller à la découverte de l’autre, et vivre une véritable expérience en famille (ma mère se joignant à nous en 2016).

Merci Fabrice et bienvenue en Asie !