Le 15 décembre dernier, Passerelles numériques Singapour a organisé son premier événement de levée de fonds ! Une soirée d’enchères de peintures autour d’un cocktail dans une galerie d’art vietnamienne.

Pour souffler sa première bougie, PN Singapore a en effet reçu un cadeau merveilleux … qui a réuni la banque Natwest Markets, la galerie ArtBlue Studio et Virgile Viasnoff, notre ‘commissaire-priseur’ !

Pour revivre cette soirée, nous vous proposons de découvrir l’interview croisée de ceux qui ont rendu cette soiree possible, à savoir :
– [GL] Gonzague Lepoutre, Directeur Général des opérations (Asie et Pacifique) chez Natwest Markets,
– [ArtBlue] Jacques et Phuong Renaud, propriétaires de la galerie ArtBlue Studio,
– [VV] Virgile Viasnoff, chercheur en biophysique à NUS (Université nationale de Singapour) et au CNRS (France), notre commissaire-priseur.
– [PN] Maud Lhuillier (Directrice Asie) et Anne-Isabelle de Gentile (Responsable des relations extérieures Asie) pour Passerelles numériques.

Gonzague Lepoutre

Jacques et Phuong (ArtBlue Studio)

Virgile Viasnoff

[PN] Quelle a été la genèse du projet ?

[GL] En raison de sa restructuration récente Natwest Markets possédait 30 peintures majeures provenant des salles de conférence, des bureaux de direction et des aires de réception et que nous ne pouvions plus conserver faute de place. La plupart de ces peintures étaient d’un artiste vietnamien renommé, Le Thiet Cuong (mais aussi de Jean-François Debongnie et d’autres artistes). Quand nous nous sommes demandés ce que nous allions en faire, les offrir à un organisme de bienfaisance s’est imposé comme une évidence.

Les coïncidences de la vie sociale m’ont amené à rencontrer dans la même soirée Phuong, propriétaire de la célèbre galerie d’art vietnamienne ArtBlue studio et Laurence Huret membre du conseil d’administration de Passerelles numériques. Avec un tel alignement des planètes, organiser des enchères au profit de Passerelles numériques sur le thème du Vietnam semblait comme écrit d’avance.

[ArtBlue] Phuong et moi nous sommes engagés à aider les gens au Vietnam depuis de nombreuses années, nous avons l’avantage de pouvoir aider les gens directement les parents de Phuong vivent dans le nord du Vietnam et nous parlent souvent des personnes dans le besoin autour d’eux. Notre galerie située à Tiong Bahru, nous offre un lieu unique pour en faire plus. Le point culminant de notre année est toujours la collaboration avec une ONG telle que PN pour unir nos forces et avoir un impact significatif sur les projets.
Ainsi donc, nous avions l’expertise, l’espace, la collection, et l’ONG !

[PN] En effet ! Il ne nous manquait plus que notre commissaire-priseur ! C’est alors que le nom de Virgile Viasnoff nous a été soufflé…

[PN] Virgile vous avez accepté le défi de jouer un rôle clé dans l’événement : celui de commissaire-priseur ! Pourriez-vous nous parler de vous : quel est votre travail ? Est-il lié d’une manière ou d’une autre à ce type d’exercice et de compétences ?

[VV] Je suis chercheur en Biophysique à NUS (l’Université Nationale de Singapour) et au CNRS (France). J’étudie l’interaction entre la mécanique et la biologie. Je ne suis pas un commissaire-priseur et mon travail n’est en rien lié à l’art. Cependant, le large public des conférences et les cours que j’anime m’exposent tous les jours au besoin « d’animer la foule » et de susciter un certain intérêt et enthousiasme sur des sujets qui peuvent sembler obscurs …

[PN] Qui vous a sollicité ? Quel a été l’élément déclencheur qui vous a convaincu d’accepter ? Aviez-vous déjà entendu parler de la mission de PN ?

[VV] J’ai été approché par mon ami Gonzague Lepoutre qui a mentionné que 2 membres de PN [Maud et Anne-Isabelle, NDLR] semblaient avoir apprécié mes compétences orales lors d’une de mes interventions publiques … En réalité, encore aujourd’hui je ne sais pas pourquoi j’ai été choisi. Je n’avais jamais entendu parler de PN auparavant. Mais j’ai immédiatement accepté parce que Gonzague est mon ami, parce que la mission de PN m’a convaincu, parce que j’aimais l’idée de transformer un don d’œuvres d’une banque en opportunité d’éducation pour les moins privilégiés et enfin parce que je me sentais terriblement attiré par le challenge de mener des enchères. Je n’avais jamais fait ça avant, je n’avais pas la moindre idée de comment m’y prendre, je disposais de très peu de temps pour m’y préparer … C’est exactement le genre de défis que j’aime !

[PN] Et comment avez-vous géré la pression ? Nous savons que Phuong vous avait averti que 95% du succès dépendait de vous …

[VV] Eh bien, avant l’événement, mes journées étaient tellement chargées que je n’ai pas eu le temps de penser à la pression. Le jour J, j’ai regardé les peintures, pensé aux étudiants. Artblue studio était vraiment un endroit unique, et au moment où l’événement a commencé, j’ai pu sentir l’ambiance du public … Donc non, je n’ai pas vraiment ressenti de pression. En ce qui concerne l’avertissement de la galerie, je l’ai pris comme un aiguillon pour me dépasser. Vous savez, une semaine avant la vente aux enchères, j’ai dû défendre un projet de 10 millions de dollars de budget lors d’une présentation de 10 minutes. Juste avant que ma présentation ne commence, mon patron m’a dit, comme une plaisanterie (enfin j’espère !) : si tu échoues, je te vire. Je peux vous dire que j’ai apprécié les enchères mille fois plus que la présentation !

[PN] De la genèse de l’idée à sa réalisation, en quelques semaines, il y a eu beaucoup de choses à découvrir, organiser, obtenir, surmonter pour vous et pour PN. Ça n’a pas été un long fleuve tranquille. Si vous aviez l’occasion de recommencer… le feriez-vous ?

[GL] Certainement je le ferais. Il faut reconnaître que cela n’a pas été simple. Mais grâce au dévouement et à la motivation de chacun d’entre nous, nous avons su surmonter tous les obstacles et les doutes !

[VV] Aveuglément. J’ai vraiment beaucoup aimé cette expérience ! C’était incroyablement stimulant. Je me sentais à l’aise dans l’intimité de la galerie et du public, encouragé par les rires et la générosité des gens. Organiser un tel événement près de Noël était une excellente idée.

[ArtBlue] Bien sûr ! Nous sommes toujours à la recherche d’ONG qui aimeraient organiser avec nous de tels événements, nous espérons accroître notre expérience et faire de plus en plus.

[PN] Est-ce que faire partie de cette aventure vous a apporté ou appris quelque chose ?

[GL] Cela a confirmé que les activités caritatives ne sont jamais faciles et nécessitent toujours une prise de risque. Que néanmoins, la volonté, le travail d’équipe et une attitude positive mènent au succès.

[VV] Quand les bonnes personnes se rencontrent, au bon moment, portées par leur volonté et leur générosité alors il n’y pas de limite ! C’était une extraordinaire expérience humaine !

[ArtBlue] Plus vous donnez, plus vous recevez.

[PN] Pour le dernier mot, si vous aviez un souvenir à partager sur cet événement, quel serait-il ?

[GL] La joie … que nous avons tous ressentie après la vente aux enchères !

[VV] Annoncer le montant final des sommes levées … bien au-dessus de nos attentes les plus optimistes !

[PN] Il est temps de mettre fin à l’interview et, une fois encore, de vous remercier de vous être engagés aux côtés de Passerelles numériques et d’avoir tout mis en œuvre pour faire de cet événement un succès.

Nous sommes extrêmement reconnaissants à Natwest Markets pour sa générosité, à ArtBlue pour son hospitalité et à Virgile Viasnoff pour sa performance ! Nous ne pouvions rêver d’une meilleure façon de célébrer le premier anniversaire de PN Singapour !

Nous voulons également exprimer notre gratitude à nos formidables bénévoles* pour leur efficacité, à notre public et bien sûr à tous les acheteurs qui ont participé aux enchères, sans oublier nos auditeurs Deloitte, et Catherine TAN (MCCY), pour avoir répondu patiemment à nos questions.

*Nos supers volontaires étaient : Alice GAUD, Anthony PAIN, Babeth GODARD, Felicia LIM, Laetitia MILLET, Lyn KOH, Marguerite HURET, Paul LACROIX, Thanh-Tuyen NT, Toscane DUMON, Victor LINTERMANS